A travers l'Afrique
Voici une histoire de « oufs » encore… mais pas très drôle finalement.
On organise à l’Ecole des sables des rencontres pendant deux semaines avec des chorégraphes d’Afrique et des pays de
Une cinquantaine de chorégraphes se retrouvent ici pendant deux semaines pour partager, échanger, etc. Ils sont arrivés dimanche et lundi pour la plupart. Et lundi soir vers minuit un jeune homme arrive en disant qu’il vient voir Germaine (ma boss). Il l’aurait rencontré il y a un an au Tchad, et elle lui aurait dit que s’il voulait apprendre la danse il fallait qu’il se débrouille pour venir à Toubab Dialaw pour faire des stages de danses à l’école… donc il est venu ! et oui, par la route… environ 3000km. Avec les mêmes types de transports que ceux dont on vous a parlé ! Il a débarqué ici une nuit après plusieurs semaines de voyage pour apprendre à danser avec Germaine. Par contre ça ne lui est pas venu à l’esprit de téléphoner avant pour savoir s’il pouvait venir, s’il y a avait un stage etc.
Donc il n’a rien à faire ici, mais bon quand même on l’héberge pour la nuit. Un danseur des rencontres le reconnait et a déjà été dans la même compagnie que lui, donc ce qu’il dit n’est pas complètement faux. Germaine est dans tous ses états. Comment faire, et que faire de ce garçon, qui a traversé la moitié de l’Afrique pour la rencontrer… D’autres pensent qu’il est venu pour avoir à manger avant d’aller prendre les pirogues pour partir en Europe, etc. Un autre voudrait qu’on l’embauche comme ouvrier jusqu’au prochain stage.
C’est un peu tragique, très troublant…
Le lendemain matin, alors que je travaillais (parce quand même je travaille, hein, je suis pas toujours sur la plage à faire du cheval), je m’occupais de nos 50 chorégraphes, des ordinateurs qui ne marchent pas, de l’électricité qui se coupe, des menus, etc. Un type entre et me dit, « Bonjour, je viens du Togo, je veux voir Maman Germaine» (surnom de Germaine ici) .
« Ah oui, tu viens d’arriver tu dois être le chorégraphe qui manquait, bienvenue à l’école des Sables. »
Et puis je lui demande son nom : Ferdinand.
«Ah Ferdinand ? mais il n’est pas sur ma liste lui… Germaine ??? Y a un certain Ferdinand qui veut te voir ! et voilà le deuxième type qui a traversé aussi l’Afrique par la route pour venir rencontrer Germaine et participer aux rencontres… 1 mois de voyage. Il est danseur il voulait participer ! mais pas de coup de fil, pas de mail rien avant de partir « j’ai pas eu le temps de prévenir de mon arrivée avant » !
….
L’hallu ! J’avais le ventre retourné par ces histoires de dingues ! Comment peut-on faire une chose pareille, c’est comme si vous lisiez un article sur une réunion qui se déroule en juin a Vladivostok, vous faites votre sac (petit) et vous partez (en bus) pour y participer sans prévenir alors que vous ne connaissez personne là-bas !
Bonne route !
Ils ont donc passés la nuit au Centre et sont repartis ce matin avec un peu d’argent en poche, un T-shirt Jant bi et les instructions pour s’inscrire aux stages !
Je leur ai demandé ce qu’ils comptaient faire jusqu’au prochain stage qui a lieu en août : « on va rentrer … au pays »
Gloups.